VW Scirocco GTi Oettinger 2000 E/16
Article paru dans le magazine échappement n°167 - septembre 1982 - Match 10 sportives hors série.
Seul le comparatif entre la BMW Alpina C1 et la Scirocco Oettinger 2000E/16 a été transcrit ci-dessous.
Les préférées de ces messieurs !….Si l’on en juge par les commentaires qui allaient bon train durant notre essais comparatif. Les qualificatifs ne manquaient pas a leur égards ! Du moins en ce qui concerne la fabuleuse Alpina C1, car l’essais de cette belle Scirocco Oettinger s’étant déroulé en Allemagne, de l’autre côté du Rhin, c’est en solitaire, égoïstement, que j’ai savouré l’intense plaisir de sa conduite. Deux voitures vraiment exceptionnelles. Pourtant au départ, elles n’avaient guère de point commun pour qu’on les rassemble dans un même essais. Comment comparer les 170 chevaux du six cylindres en ligne de l’Alpina, si long qu’il en occupe tout l’espace sous le capot, avec les 150 chevaux du banal quatre cylindres de la Scirocco. Banal, il le serai si l’on ne l’avait pas coiffé de la splendide culasse 16 soupapes Oettinger et si ce même génial ingénieur Allemand n’avait porté sa cylindrée à …2 litres. Tout ça en partant d’un bloc GTi de série bien entendu…Une fabuleuse pièce d’horlogerie ! Bien sûr la Scirocco est une traction et l’Alpina est une propulsion mais si elles diffèrent encore sur ce point, ceux deux voitures répondent à nos yeux à la même philosophie.
L’Oettinger n’a peut-être pas la fantastique musique, envoûtante, du moteur BMW, ni sa volupté, mais comment ne pas rester bouche bée devant ses montées en régime, sa santé, sa démoniaque souplesse. De 2000 à 6500 tr/min, son régime maxi, il se comporte comme un moteur électrique, tant il est souple, tant sa poussée est continue sans le moindre à-coup. Ce moteur si plein, si vivant, que l’on se retrouve avec une facilité déconcertante à plus de 200.
Juste le temps de constater, toujours avec le même étonnement, la précision , la douceur des commandes. Comme pour la Scirocco Oettinger, l’âme de l’Alpina, c’est évidemment son magnifique six cylindres en ligne. A l’origine, il s’agit de celui de la BMW 323i. Une référence ! Mais grâce à ce soigneux travail au niveau de la culasse et de l’arbre à cames, la puissance est passée à 170 chevaux (143 à l’origine). 27 chevaux supplémentaires suffisent pour que l’on ait une toute autre voiture entre les mains. Jamais on ne se lassera d’entendre sa musique qui passe par tous les octaves au fur et à mesure de la montée en régime. Jamais on ne se lassera de monter et de descendre les 5 rapports de la boîte « sport » pour le simple plaisir de ses oreilles. Quelle fantastique mécanique toute de volupté !
Sur le papier, l’Alpina est forte de ses 20 chevaux supplémentaires par rapport à l’Oettinger mais la légèreté et le profilage de cette dernière suffisent pour inverser le tempérament de sa mécanique, elle étonne également par ses ahurissantes performances. Jugez plutôt : 28 secondes pour abattre le kilomètre départ arrêté, 7 secondes pour atteindre 100 km/h et…219 en pointe ???
Le plus surprenant, c’est encore la facilité avec laquelle on réalise ces performances. Avec un pont long qui reçoit la boîte de vitesses, le moteur ne mouline même pas. A la vitesse maxi, l’aiguille du compte-tour oscille entre 6300 et 6400 tr/min alors que sur la Golf 16S , si nos souvenirs sont exacts, on frôle les 7500 tr/min. Quand à lAlpina C1, elle devra se « contenter » de 28’’6, de 8’’1 et de 213 km/h. L’Alpina s’annonce donc un peu moins performante mais elle reste exceptionnelle tout de même. Ce n’est pas tous les jours que l’on rencontre des voitures capables de telles performances. 28’’ ou 28’’6 après tout, c’est de la même trempe ! L’intérieur de la Scirocco n’est pas trop chaleureux. En fait, il est conforme à celui de la voiture d’origine… puisque rien n’a été modifié. Il en est de même pour la ligne extérieure. Si l’on excepte les belles et originales jantes Pirelli chaussées de larges P7, ainsi que quelques sigles qui trahissent la cylindrée et les 16 soupapes du moteur, notre Scirocco d’essais serait presque banale. L’Alpina offre d’autres atouts esthétiques avec son splendide spoiler bien intégré à la ligne générale, son becquet de malle ou encore ses belles roues Alpina. La ligne de la C1 allie à merveille l’agressivité et la sobriété. Et puis la descente au plus profond des Recaro est un moment que l’on savoure toujours avec la même passion.La position de conduite est parfaite, presque comme dans une voiture de course… Quand au plaisir que l’on éprouve dans la conduite de ceux deux autos, rassurez-vous, il est vraiment intense.
Bien sûr, toutes ces transformations n’ont pas changé le caractère initial de la 323i. La C1 glisse toujours autant mais l’efficacité générale est bien meilleure avec les suspensions plus dures, les larges P7 et l’autobloquant. Mais le plaisir, lui est toujours intact. Le plaisir des grandes glissades bien enroulées que l’on contrôle du bout de l’accélérateur. Tout est si précis sur cette voiture, la direction si douce, les freins si efficaces, que la conduite en paraît presque facile. C’était la seule voiture de notre comparatif à être vraiment à l’aise sur le circuit Bugatti. On pouvait aligner les tours sans qu’aucun organe essentiel ne faiblisse. Face à l’Alpina la Scirocco est tout aussi efficace, peut-être même un peu plus. Le plus surprenant sur cette voiture reste encore la facilité avec laquelle on peut passer 150 chevaux sur des roues avant. La motricité est vraiment stupéfiante, comparable à celle de la Golf de série avec ses 110 chevaux. La tenue de route est toujours sans aucun problème, toujours aussi sûre avec les larges P7, presque sur des rails. Par contre, on ne peut dire que l’on retire d’une traction avant puissante le même plaisir qu’avec une propulsion. En suspension, en amortissement, les deus autos sont parfaites même si l’on a sacrifié beaucoup le confort à l’efficacité. Ce sont deux voitures éprouvantes à conduire sur les petites routes mal revêtues que l’on trouve en France. Un très bon point pour la Scirocco avec sa consommation stupéfiante pour un tel degré de performance. Durant notre essais on roulait souvent à plus de 200, nous n’avons consommé que 12,7 litres ! bien sûr, ces deux voitures sont chères, près de 150000 Francs pour l’Alpina dont la transformation en partant d’une 323i neuve coûte 57000 Francs et près de 120000 Francs pour une simple Scirocco dont 45000 Francs de transformations.C’est cher, très cher mais qu’à-t-on à ce niveau de performance et surtout un tel plaisir de conduire.
A la limite : Malgré ses roues avant motrice, la Scirocco Oettinger est de la même trempe, taillée dans le même acier que la C1, l’Oettinger 2000 E/16 est exceptionnelle sur bien des plans. A commencer par ses performances ahurissantes ! Ne devance-t-elle pas d’ailleurs la C1 dans ce domaine ? Son noble 2 litres 16 soupapes est digne des plus beaux moteurs de course par son agressivité, ses diaboliques montées en régime. Mais il sait aussi se faire docile et souple quand le besoin s’en fait sentir.La motricité est totale avec de large P7 à profil ultra-bas et malgré les 150 chevaux sur les seules roues avant. Le comportement de la Scirocco Oettinger est exemplaire, peut-être même plus efficace que celui de la C1. elle se propulse de virage en virage avec une agilité, une efficacité diabolique. Par contre, on éprouve pas le même plaisir qu’au volant de lAlpina. Pas question ici de grandes glissades contrôlées du bout du pied droit. Ses seuls défauts : un confort précaire tout comme sur la C1 et un freinage un peu léger en endurance.
Techniquement Vôtre ou le secret de la Scirocco Oettinger
2000 E /16 2000 = pour la cylindrée, ici un deux litres
E = en Allemand Einspritzmotor = moteur à injection
16 = 16 soupapes
Une splendide mécanique, cette culasse à quatre soupapes par cylindres et deux arbres à cames en tête, coiffant le quatre cylindres VW. Il suffit de goûter aux diaboliques montées en régime de l’Oettinger pour en tomber immédiatement amoureux. Les modifications apportés au moteur Oettinger sont beaucoup plus profondes puisqu’il s’agit d’une version 2 litres dérivé du 1600 injection de la Scirocco GTi. Très exactement, la cylindrée passe de 1588 à 1972 cm3. Pour ce faire, Oettinger a majoré l’alésage de 2 mm (81,5 au lieu de 79,5) et la course de 14,5 mm (94,5 au lieu de 80). Alors que le moteur original de la Scirocco GTi était à peine « carré », il devient franchement « longue course » dans sa version 2 litres Oettinger. Cette course de piston importante que l’on a pas pour habitude de rencontrer fréquement , surtout sur un moteur de sport, a bien entendu nécessité l’étude et la réalisation d’un tout nouveau vilebrequin. En fait, il ne demeure du moteur VW que le bloc et …les bielles qui sont conservées malgré la nouvelle course qui entraîne une vitesse moyenne de piston assez importante qui avoisine, au régime de puissance, les 20 m/s et les dépasse au régime maxi fixé à 6500 tr/min au lieu de 7500 tr/min sur la version 1600 à 16 soupapes Oettinger de la Golf GTi16S. D’ailleurs les pistons forgés ont un dessin particulier avec des segments (3 au total) ultra-minces afin d’éviter toute amorce de rupture à ce niveau. Quand à cette fabuleuse culasse 16 soupapes, elle reste identique en tout point à celle qui coiffe la 16S commercialisé en France. Y compris les deux arbres à cames dont la particularité est de tourner en sens inverse l’un de l’autre puisque l’un est entraîné par une courroie crantée et le second par pignons à partir du premier.Cette splendide mécanique d’horlogerie développe quelque 150 chevaux à 6100 tr/min pour un couple de 187 Nm à 5000 tr/min. Mais le plus impressionnant reste la courbe de couple. De 2500 tr/min à 6000 tr/min on ne dispose jamais moins de 18 Nm !? Fantastique !
L’embrayage est bien sûr renforcé et afin d’éviter de tirer trop court, Oettinger rallonge un peu le rapport du couple final (3,48 au lieu de 3,89).
Caractéristiques Générales
Dimensions, poids, capacités | VW Scirocco Oettinger 2000 E/16 |
Longueur (cm) | 405 |
Largeur (cm) | 162,5 |
Hauteur (cm) | 128 |
Empattement (cm) | 240 |
Voie AV (cm) | 140,5 |
Voie AR (cm) | 137 |
Jantes (pouces) | 5,5 J X 15 |
Pneumatiques | 195/50/15 |
Poids mesuré (kg) | 915 |
Répartition AV / AR | 524/391 |
Rapport poids / puissance (kg/cv) | 6,1 |
Capacité coffre (litres) | 415 à 1195 |
Capacité réservoir (litres) | 40 |
Performances | VW Scirocco Oettinger 2000 E/16 |
Rapport poids / puissance (kg/cv) | 6,1 |
Régime maxi (tr/min) | 6500 |
Erreur moyenne du compteur | 10% |
Vitesse maxi (km/h) | 218,80 |
Accélérations (km/h réels) 1000 m départ arrêté 0 à 100 0 à 140 |
28,00 sec 7,00 sec 13,50 sec |
Reprises (km/h réels) 80 à 100 en 3ème 80 à 120 en 3ème 40 à 120 en 5ème |
2,60 sec 5,30 sec 19,50 sec |
Vitesse maxi lue (km/h) 1ère 2ème 3ème 4ème |
65 - 105 - 150 - 195 |
Moteur | 2000 E/16 |
Emplacement | Avant |
Disposition | Transversale |
Type | 4 cylindres en ligne |
Alésage x Course (mm) | 81,5 x 94,5 |
Cylindrée (Cm3) | 1972 |
Cylindrée unitaire (Cm3) | 493 |
Rapport volumétrique | 10 |
Puissance maxi (cv à tr/min) | 150 à 6100 |
Puissance au litre (cv/L) | 76 |
Couple maxi (Nm à tr/min) | 187 à 5100 |
Couple au litre (Nm/L) | 95 |
Régime maxi (tr/min) | 6500 |
Vitesse moyenne de piston (m/sec) | 19,21 |
Distribution | 2 arbres à cames en tête – 16 soupapes |
Commande arbre à cames | Courroie et pignons |
Vilebrequin | 5 paliers |
Matière de la culasse | Alliage léger |
Matière du bloc moteur | Fonte |
Alimentation | Injection mécanique Bosch K-Jetronic |
Allumage | Transistorisé |
Refroidissement | Liquide |
Graissage | Humide |
Transmission | VW Scirocco Oettinger 2000 E/16 |
Mode (roues motrices) | Avant |
Nombre de rapports | 5 |
Rapport de pont | 3,480 |
Autobloquant | Non |
Rapport de boîte 1ère 2ème 3ème 4ème 5ème |
3,450 2,180 1,440 1,130 0,910 |
Km/h à 1000 tr/min 1ère 2ème 3ème 4ème 5ème |
9,045 14,315 21,670 27,610 34,300 |
Km/h au régime de puissance 1ère 2ème 3ème 4ème 5ème |
55,170 87,326 132,200 168,479 209,240 |
Chassis | VW Scirocco Oettinger 2000 E/16 |
Structure | Coque autoporteuse en acier |
Type | Coupé 3 portes, 2 + 2 places |
Suspension Avant | Mc Pherson triangles + barre stabilisatrice |
Suspension Arrière | Essieu semi-rigide, bras tirés et traverse élastique, barre stabilisatrice |
Frein Avant | Disques Ventilés |
Frein Arrière | Tambours |
Servofrein | Oui |
Direction | Crémaillère |
Diamètre de braquage | 10,6 |
Nombre de tours de volant | 3,75 |
Budget | VW Scirocco Oettinger 2000 E/16 |
Prix TTC du model essayé | 118200 Francs soit 18000 Euros environ |
Prix du model de série neuf | 73200 Francs soit 11160 Euros environ |
Prix de la transformation | 45000 Francs soit 6860 Euros environ |